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16 septembre 2012 7 16 /09 /septembre /2012 16:46

Passer de 400 à 50m2 : voilà quel était notre défi de cet été !

 

Contexte :

Quand mon compagnon et moi nous sommes connus, il venait de signer pour un appartement T1 de 50m2, sur plans, en rez-de-chaussée, avec jardin. L’été suivant, en 2006, nous y emménagions ensemble. C’était petit, mais nous étions comblés ! Comme beaucoup de couples, nous imaginions que l’agrandissement de la famille signifierait un changement de lieu de vie, vers une demeure plus spacieuse pour accueillir des enfants.

 

Un premier déménagement :

En février 2009, nous apprenons justement que cette petite famille est en train de se construire : A. vient de faire son nid ! Dans quelques mois, nous serons trois à partager deux pièces. Cela ne nous semble pas infaisable. Nous réfléchissons à des aménagements, ça cogite dur pour caser virtuellement un lit bébé, une table à langer, une armoire supplémentaire, une poussette, un transat, un parc, une chaise haute, etc.

C’est à ce moment-là que mes parents nous proposent d’aller emménager dans la maison vide dont ils sont toujours propriétaires mais qui reste inhabitée depuis qu’ils ont quitté la région. Pourquoi pas ? Cette maison est spacieuse, volumineuse, elle possède également un grand jardin. Nous serions donc plus à l’aise pour acheter du matériel de puériculture en nous prenant moins la tête. Mais quand je dis que cette maison est vaste, c’est un euphémisme ! Elle fait pas moins de 400m2 habitable, répartis sur 3 étages, elle compte 8 chambres en tout, 3 salles de bain et wc, 2 cuisines, 2 salons. Le jardin s’étend sur 3000m2.  Tout cela ne nous fait pas peur : je suis même heureuse de pouvoir entretenir la maison familiale, je me projette déjà dans de grandes réunions de famille joyeuses et régulières.

 

Trois années :

En août 2009, nous voilà installés dans cette belle et grande demeure, et si au début nous voulions utiliser un minimum d’espace, nous nous retrouvons à investir peu à peu chaque pièce de la maison. Notre petit A. y passe son premier hiver, un hiver très rude, neigeux, qui nous donnera nos premières mauvaises surprises de factures.  Pour autant, nous ne nous décourageons pas. Mes parents nous aident à passer ces caps et puis, dans le pire des cas, nous pouvons toujours revenir à l’appartement si nous le désirons, il nous  reste toujours cette solution de secours.

J’ai une énorme gratitude pour cette maison, c’est qu’elle m’a permis d’envisager la naissance de mon petit T. chez nous ! Je suis certaine que ce projet ne m’aurait pas effleuré l’esprit de l’entreprendre si nous avions été dans notre appartement. En quittant la maison, je suis d’ailleurs restée dans cette pièce où T. a vu le jour, tentant de m’imprégner une dernière fois de son odeur, du souvenir de premier cri de mon cadet…

Plus le temps passe, plus la charge que représente cette maison nous pèse. Et pas seulement l’aspect financier, mais bien le temps qu’il faut consacrer à un tel espace. Je suis une personne déjà passablement allergique au ménage, mais alors là-bas ma « pathologie » s’aggrave… Et lorsque je parviens à faire du rangement, il faut que les enfants soient absents car en leur présence tout devient très compliqué. Je ne les entends pas d’une pièce à l’autre, je n’ose pas aller mettre mon linge à sécher pour ne pas les laisser seuls en bas, s’ils viennent avec moi ils risquent de monter l’escalier qu’on ne peut pas barrer, ou de déchirer le papier peint des murs… Quand je fais la cuisine ils sont en général dans le salon où je préfère les canaliser devant le téléviseur plutôt que de faire d’incessants allers retours alors que j’ai des casseroles sur le feu. Rien que le fait d’envisager de commencer à faire le ménage me pèse, je n’arrive plus à me motiver, je tente de mettre en place des astuces pour alléger mes tâches, mais je me laisse dépasser aussi vite.

Le soir, nous sommes bien souvent fatigués, nous nous affalons devant l’écran de télévision, sans vraiment le regarder… Notre couple traverse alors une mauvaise passe : la maison pèse plus encore à mon compagnon car il passe son temps à bricoler, à réparer, à se demander ce qu’il devra bricoler ou réparer après avoir fini ses travaux, tout cela lui semble un cercle sans fin et complètement inutile, vide de sens.

De plus en plus, nous songeons à repartir dans l’appartement. Avec deux enfants, 50m2 et une seule chambre, cela peut sembler difficilement envisageable ; à nos yeux c’est surtout une solution en attendant qu’une autre opportunité se présente. Nous pensons que ça sera un effort à fournir quelques temps, quelques mois et peut-être, au pire, une année entière, histoire de nous refaire une santé, une santé financière, mais aussi une santé familiale, afin de recoller les petits morceaux brisés de notre petite famille, pour réapprendre à vivre ensemble, pour retrouver un semblant d’harmonie.

Il plane sur nous et ce projet comme une menace : les gens nous posent souvent des questions évocatrices d’une certaine angoisse de l’espace de vie réduit, de la contigüité, le besoin de préserver l’intimité de chacun. A cela, nous n’avons qu’une réponse : c’est un solution de dépannage.

 

Préparatifs :

Plus l’arrivée du déménagement approche, plus nous sommes heureux et revendiquons ce choix de vivre dans un petit espace. Grâce à un article de Catherine Dumonteil-Kremer, j’avais déjà réfléchi à la nécessité ou non de faire vivre une famille dans de grands espaces. Son article m’avait convaincue, même si dans les faits j’ai beaucoup craint que cela ne nous convienne pas. Pourtant, ces derniers mois nous étions plus sûrs de nous que jamais, de plus en plus sereins dans notre décision.

Nous épurons nos armoires, nous vidons, nous donnons, nous vendons, nous faisons des choix, nous faisons du tri. En fait, tout cela nous correspond totalement dans notre démarche de développement durable : aller à l’essentiel, à ce qui est vraiment utile, vraiment important pour nous. Si nous avons du mal à laisser nos livres, en revanche les vêtements diminuent de moitié et les meubles se comptent sur les doigts d’une main ! Dès que nous commençons une phrase par « au cas où… », nous nous regardons, mon cher et tendre et moi, nous nous sourions, complices de cette conclusion : cette phrase est le signal que ce n’est pas un objet à l’utilité avérée. Il finira dans le carton « à donner » !

 

Une nouvelle vie !

Nous avons emménagé dans l’enthousiasme de retrouver ce petit cocon qui avait vu nos débuts d’amour, de notre vie à deux et de notre vie de famille. Nous organisons la maison : la chambre, la seule et unique chambre, servira aux enfants. Un lit superposé nous permet de stocker de nombreuses affaires dessous et dessus (les enfants étant trop petits pour profiter tous les deux de cette structure). Une penderie vient compléter l’armoire murale de la chambre pour les vêtements de toute la famille. Le lit de T. peut largement tenir dans cet espace, ainsi que les divers et nombreux jouets que nous avons conservés. Nous sommes étonnés de la facilité avec laquelle tout ce que nous avons rentre et nous laisse de l’espace ! Alors que lorsque nous n’étions que deux, nous avions tant l’impression de manquer de place, de ne jamais avoir assez de placards, jamais assez d’étagères, que nous imaginions faire tant d’aménagements pour accueillir un seul tout-petit, à présent nous avons le sentiment de déborder de vide ! Il faut dire qu’en trois années, nous avons changé quelques meubles, le mobilier est plus succinct mais aussi plus léger. Résultat : nous stockons, mais sans surcharger les murs.

Nos enfants sont vraiment très heureux ! Ils n’ont pas besoin de plus de place, ils sont près de nous et semblent parfaitement comblés. La vie pour eux est la même qu’avant. A la grosse différence que nous sommes là pour eux. Et oui, ça c’est LE gros changement de cette nouvelle vie : nous sommes beaucoup plus disponibles pour toute chose. Faire le ménage ne me prend que quelques minutes, je peux en faire tous les jours sans que cela ne me dérange (que le lecteur ne s’y méprenne pas : je ne suis toujours pas une Cendrillon non plus, faut pas rêver !). Trier mon linge, le ranger, faire la cuisine, la poussière, changer les poubelles, nettoyer l’aquarium,  tout cela je le fais avec mes enfants à portée de regard, même s’ils sont en train de patauger dans la baignoire. C’est si facile tout d’un coup ! Je me sens légère, je me mets à faire des choses que je reportais sans arrêt avant, comme la couture, la lecture, du dessin.

Mon chéri vit la même métamorphose. Le peu de travaux qu’il veut entreprendre sont accessibles et il est toujours à nos côtés, et plus au fond du jardin ou caché dans quelque pièce de la maison.

Notre chambre est le salon : un excellent canapé-lit, parfaitement confortable, nous sert de couchage, que rangeons tous les matins afin de retrouver l’espace de la pièce à vivre. En plus de ne pas être aussi fastidieux que nous l’imaginions, l’heure de faire et de ranger le lit est devenue un vrai moment de partage familial : chahut, rires, batailles de polochons formidables, sauts, roulades, plongeons, envols de draps, sont devenus notre rituel de chaque matin et soir. Et nos petits qui nous aident dans chacun de nos gestes. Que de tendresse…  

En prime, nous avons laissé tomber la télévision. L’objet est toujours là, il sert à la visualisation de DVD, presque exclusivement par les petits d’ailleurs. Et nous… nous nous passons des programmes télévisés avec beaucoup de plaisir ! Déjà, parce qu’avant il nous arrivait souvent de regarder des programmes totalement inintéressants et sans intérêt, nous passions notre soirée zappant de chaîne en chaîne à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent, nous arrêtant en dépit de sa mauvaise qualité sur la  moins mauvaise des séances… Ensuite, parce que le programme avait parfois tendance à servir de défouloir, de moment de détente, d’où des situations de délaissement des petits au profit de ces instants de déconnection illusoires ! La télévision, bien souvent allumée alors, absorbait nos esprits et, avec eux, notre disponibilité auprès des loulous.

 

Tout cela est si simple maintenant… Nous nous sentons si sereins dans ce petit foyer, cette « petite maison » comme l’appelle notre aîné, petite peut-être en taille et en volume, mais si grande, immense même, pour sa capacité à resserrer les liens, à développer l’intimité et à propager l’amour ! Plus sereins, plus proches, plus heureux. On n’en demandait pas tant, et pourtant c’est mieux que la lune ! Tellement bien, qu’on s’y voit bien y rester plus longtemps que prévu…

 

Lilie

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